Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/551

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

COMITE ORLÉANISTE

D’abord très populaire, prince faisant de l’opposition, comme tous les d’Orléans passés, présents et futurs, le duc d’Orléans ne tarda pas à être soupçonné de n’agir que dans son intérêt personnel et par ambition. Aussi, malgré ses affirmations de patriotisme, il compta des ennemis acharnés parmi les révolutionnaires avancés comme à la cour de Louis XVI. Il fut accusé même d’appartenir au Comité autrichien[1], sans doute à cause de son rang dans la famille des Bourbons, de son mariage avec la sœur du prince de Lamballe.

Dès les premiers temps de la Révolution, on signala l’existence d’un parti, d’une «faction orléaniste» ; il y eut des orléanistes avérés, des «philipotins» ; et l’on accola au nom de d’Orléans toutes sortes d’épithètes injurieuses : on l’appela «le prince Philippe -Rouge,» par allusion à ses accointances avec des Jacobins. Au palais du duc, il existait des conciliabules, une sorte de conspiration à portes ouvertes, que voilaient les réunions littéraires.

Selon le chancelier Pasquier, ce fut dans un diner chez Trudaine que l’abbé Sabattier, assez intimement lié avec le duc d’Orléans, et qui passait pour être un de ses conseillers secrets, prononça pour la première fois le mot d’États-Généraux. Il s’agissait alors de faire acte d’opposition aux courtisans qui ne parlaient que d’assemblée des Notables.

Le duc d’Orléans, député de Crépy, allait se mêler aux députés des communes.

Nul doute qu’il se soit formé un ou plusieurs comités, travaillant pour seconder les projets que l’on prêtait au duc d’Orléans, tout au moins pour le défendre contre ses ennemis, lesquels l’accablaient de sarcasmes, soit quand le peuple porta son buste en triomphe dans

  1. Voir plus haut, Comité autrichien.