Ticher-Sérisy, que Merlin de Thionville appela une « poupée royaliste », était contre-révolutionnaire. Il travailla aux Actes des Apôtres, quoique lié avec Camille D^smoulins. Après thermidor, il publia le journal r Accusateur public. Tallien l’accusa à la tribune (19 septembre 1793) d’être, avec Ponsin et Poujade-Ladevèze, un des principaux conspirateurs contre la République. Merlin de Douai (6 octobre 1795) le signala comme président d’une commission centrale qui s’organisait à la section Lepelletier, rue Vivienne, comme un chef de révolte.
Des menées de ce genre motivèrent l’insurrection des faubourgs le 1" prairial ; elles aboutirent à l’insurrection des sections royalistes le 13 vendémiaire.
Parlant du 13 vendémiaire, Napoléon Bonaparte a dicté à Las Cases ces appréciations :
« Une épouvantable réaction affligea la république... Les salons étaient ouverts, on discourait sans crainte ; le parti de l’étranger, qui s’étayait du prétexte du rétablissement des Bourbons, acquérait chaque jour de nouvelles forces. La perte de la république se tramait ouvertement. »
Dans les salons thermidoriens, lorsque l’arrestation de Cambon fut ordonnée (1), on chanta ces couplets : Hélas ! que le monde est méchant,
Dans ce siècle de calomnie !
On nomme et voleur et brigand
Cambon, l’ami de la patrie.
C’est de la France le soutien.
Il est exempt de tout reproche ;
Mais parce qu’il veut notre bien,
On dit qu’il le met dans sa poche. D’homme de sang on a traité
Ce républicain débonnaire.
Cet ami de l’humanité.
De nos trésors dépositaire.
Les faits parlent pour lui ; je crois Qu’il est exempt de tels reproches : Comment tuerait-il, dites-moi.
Quand il a ses mains dans nos poches ? (2) (1) Cambon fut mis hors la loi après le 9 thermidor, et compris dans la conspiration du 1er prairial. Il bénéficia de l’amnistie du 4 brumaire an IV. (2) Mémorial, ou Journal historique de la Révolution de France, par P. J. Lecomte (an IX).