Les chapeaux et les bonnets qui volent en l’air, quelques coups d’arquebuse de loin en loin, et le troubadour qui hurle en pleurant :
À sa dame toujours,
Le chevalier fidèle…
— Qui veut des grous[1] ?
— Qui veut des noces[2] ?
— Qui veut des cimeriaux[3] ?
— La galette toute chaude ! Les crêpes de Basse-Bretagne ! an saindoux ! à la cire ! Pain d’épices ! Gâteaux à l’anis ! Cœurs de sucre d’orge ! Mouchoirs de cou pour les filles, épingles à touffes de laine rouge pour les gars, croix d’or, petits couteaux, chapelets, ciseaux, bénitiers, amulettes…
Or, ce n’est pas tout, et nous y voici enfin, il s’agit de tirer la grenouille et les bons garçons du Rox, Marcou en tête, ont défié les Normands au beau milieu du pont. À tout coup, parmi les jeux chevaleresques la grenouille est assurément le plus beau. Demandez à Jouannc. Les parapets sont combles. Le pont est trop étroit. Allons, les farauds ! Allons les héros !
Du haut de la terrasse de l’hôtel du Dayron, nobles dames et chevaliers contemplent le tournoi rustique. Marcou a jeté son justaucorps de velours, il a saisi le court bâton de cormier, qui est l’arme de cette joute populaire.
Allons ! les Normands ! Allons ! les Bretons ! Les chevaliers se battront demain. Nous autres, aujourd’hui, tirons la grenouille !