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Puisque le ciel reçoit ton verbe dominant
Et que la nymphe en pleurs, vers tes yeux s’est penchée
Puisque brillent, les soirs, sous nos pas résonnants
Tes caresses de lyre en d’orphiques jonchées ;

Puisque la fleur d’amour aux yeux resplendissants
Est éclose du sang de tes sublimes plaies
— L’éternelle Chimère éparpillait ton sang ! —
Puisque nos mains ont recueilli tes larmes vraies,

Puisque vers ta douleur notre amour s’en alla
Et que tes yeux sont clos aux visions souffertes,
Dors sous l’envol des lys et des roses offertes,
Délaisse aux fleurs ton front que la Muse étoila !

Puisque ton nom préside aux glorieux levers
Et que dans l’éclat bleu des hêtres et des roses
Nous marchons aux sommets où tes pas ont rêvé
Que ton cœur douloureux sous nos hymnes repose !