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Déjà tes yeux ont lu les mystères savants,
Car Apollon a clos, aux terrestres lumières,
Tes mortels yeux plus doux que les grands lacs rêvants !
Tu vêts l’éternité de ta forme première.

Et nous voici, nous tous que ton cœur adorait,
Prosternés de sanglots devant ton départ sombre,
Et nous prions vers Toi comme pleurent, dans l’ombre,
Les cieux quand un soleil triomphant disparaît !

Les dieux ont bu ta jeune vie dont ils nous privent,
Et notre appel d’aurore est mort aux bois pleurants,
Et nous marchons, vers les Jours d’or, par les torrents,
Mais sans ta Voix pour en illuminer les rives !