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Notre candeur s’ombrage au temple des taillis.
Sur nous, au gré des vents, grondent les feuilles glauques !
Les rocs coiffent nos fronts de lumineuses loques
Quand Hécate nous tend le sombre lait des lys.

Nous promenons l’émoi des amants éperdus
Vers qui sonne le rire ardent des asphodèles.
Et parfois, pour eux seuls, à nos yeux étincelle
L’azur mystérieux des horizons perdus.

Nous saluons d’encens, de roses et d’accords
La venue des pasteurs dont les pipeaux résonnent,
Car les troupeaux sacrés en passant abandonnent
À nos bras blancs de beaux flocons de laine d’or.

Près de nous pour calmer quelque nymphe malade,
Dans la forêt profonde où flamboient des fruits mûrs
Une cabane éveille, au clair de son seuil sûr,
Le bucolique écho des flûtes de l’Hellade.