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Page:Abbé du Prat - Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, 1920.djvu/189

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et marée, par la route des plus épaisses ténèbres, à l’admirable lumière de la religion évangélique ! Nous n’aurons plus à l’avenir, pour règle de conduite dans le chemin de la vie, un vain mélange de judaïsme et de paganisme de la fabrique tant des moines que du clergé ; mais nous aurons pour guide la révélation et la pure parole de Dieu, dégagée des traditions humaines. Nous marcherons sûrement, à la clarté de ce divin flambeau, droit à la cité de Dieu où il n’y a point d’autre lumière que celle de la vérité, point d’autre loi que celle de la charité, point d’autre vie que celle de l’éternité. Vous ne puiserez plus, ma sœur, des eaux bourbeuses et empoisonnées dans les citernes corrompues d’une communion où l’on préfère les visions des fanatiques et du cagotisme aux célestes oracles de l’Écriture sainte. Adieu vous dis, saints et saintes de la canonisation de Rome, qui ne valez pas mieux que les dieux ou les déesses de la mythologie à qui je ne m’aviserai jamais d’adresser des prières, des vœux et des offrandes, bien loin de mettre en eux toute ma confiance !

Adieu, stupide, aveugle et puérile crédulité qui m’aurait fait embrasser, si mes supérieurs me l’eussent prescrit, un million de chimères encore plus absurdes que le purgatoire, les images, les indulgences, les agnus Dei, et autres pareils fatras dont je ne tiens présentement non plus de compte que les vieux contes de Peau d’âne et de ma Mère l’Oie !