Page:Abbadie - Douze ans de séjour dans la Haute-Éthiopie.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
DANS LA HAUTE-ÉTHIOPIE

d’entre elles se peignent le bord des paupières avec de l’antimoine.

Comme on le pense bien, le costume des enfants est fort élémentaire. Un pan de la toge de la mère leur sert de langes, et lorsqu’ils peuvent se tenir debout, on leur met une tunique atteignant aux genoux. Dès quatre ou cinq ans, les enfants pauvres remplacent ce vêtement par une petite pièce d’étoffe rectangulaire, suffisant à peine quelquefois à leur couvrir le tronc, et pour la liberté de leurs jeux ils se drapent de préférence en suffibulum ou en chlamide ; souvent même, comme dans les bas-reliefs antiques, ils vont tout nus, portant leur vêtement sur une épaule ou sur le bras comme un manipule. Les enfants des riches gardent la tunique plus longtemps et mettent par dessus une toge à liteaux, qui serait la toge prétexte s’ils la quittaient lorsqu’ils atteignent l’âge d’homme, d’autant plus qu’ils portent au cou la bulla en argent, comme les enfants des patriciens romains, et comme ceux-ci cessent de la porter lorsqu’ils deviennent pubères, justifiant jusqu’à ce jour l’appellation de hæres bullatus que Juvénal donnait aux enfants riches. Quelques-uns portent avec la bulle, une clochette et un collier formé de pendeloques en argent, au milieu desquelles se trouve toujours la bulla. Les enfants des classes inférieures portent un ornement du même genre fait en cuir, comme la bulla scortea de leurs pareils à Rome.

Le costume des ecclésiastiques consiste en un caleçon flottant, arrivant jusqu’à mi-jambe, fixé aux hanches par une ceinture étroite et longue seulement de quatre à cinq coudées ; en une sorte de tunique étroite descendant jusqu’aux chevilles, à manches larges, sans