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Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/111

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connoître Soy-meme.

Dieu, qui est celle d’un être tout parfait. Car s’il dépendoit de nôtre volonté, independemment de la matiere & des choses du dehors, de voir telle couleur, tel mélange de lumiere qu’il nous plairoit, d’entendre par tout & en tout temps telle voix, ou telle harmonie qu’il nous sembleroit bon ; que nous peussions même avoir à l’infini des sentimens tout nouveaux, en formant simplement Ie dessein vague de les y avoir, il y auroit un danger manifeste, que nous ne nous prissions nous mêmes pour Dieu.

Il semble qu’on peut faire Ia même remarque sur ce qu’il a choisi pour causes occasioneles de nos pensées, non des creatures aussi parfaites ou plus parfaites que nous, comme les Anges, ou d’autres Intelligences d’un ordre égal, ou superieur au leur : mais Ia matiere diversifiée par fa figure, par son mouvement, par son repos & par l’arrangement de ses parties, c’est-à-dire, le sujet du monde que nous conçevons, qui est Ie moins capable de perfection.

Que si Dieu a permis, que les hom-