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TRAHISON POUR TRAHISON.

saient rapidement sur la lune, les torches attachées aux arbres ne jetaient qu’une faible lueur. La plupart des chevaliers, épouvantés des ordres de l’Empereur, craignaient également de reconnaître ceux qui les entouraient et d’en être reconnus.


— « Es-tu Eberhard de Wolfenbuttel ? » demanda le grand-maître au prisonnier.

— « Je le suis, » répondit une voix que tous les chevaliers présens reconnurent pour celle d’Eberhard.

On remarqua seulement que le chevalier, qui était lié sur le cheval, laissait tomber sa tête sur sa poitrine ; quelques-uns crurent entendre un gémissement étouffé. Mais tous étaient attentifs au discours du grand-maître, et la forêt commençait à être agitée par une tempête prochaine.

— « Eberhard, dit le grand-maître, tu es