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Page:Abel Hugo - Le Conteur.djvu/120

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TRAHISON POUR TRAHISON.

accusé de trahison ; qu’as-tu à dire pour ta défense ?

— La trahison, répondit Eberhard, est celle de celui qui n’a pas craint d’envoyer son fils dans mon château, sous prétexte d’hospitalité, pour s’emparer de ma personne et pour me conduire devant ce tribunal de sang.

— Il n’y a point de trahison avec les traîtres, reprit le grand-maître.

— Je le pense ainsi, répondit Eberhard.

— Tu es accusé de trahison, reprit le grand-maître : qu’as-tu à dire pour la défense ?

— Comtes libres, soyez juges entre lui et moi, repartit Eberhard. Un des fils du grand-maître avait déshonoré la sœur de mon ami ; et, pour se soustraire à sa vengeance, il s’était fait moine. Malgré la sainteté de son habit, mon ami osa le tuer. — D’après vos lois, il méritait la mort. — Je fus choisi par le grand-maître pour l’assas-