Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/221

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par une de ses amies, mieux, dénie aux hommes le droit de la juger.

C’est encore Mme de Mauchamps et son groupe qui voulurent la femme fonctionnaire et qui les premières prévirent et souhaitèrent Mme Lebureau. Enfin, à une époque où le mot d’ordre national est « enrichissez-vous ! » rien d’étonnant de voir les femmes réclamer le droit d’être courtiers, agents de change, agents d’assurance et quelques commerçantes tenter de forcer les portes de la Bourse, qu’un rigoureux usage leur tient encore jalousement fermées.

Le saint-simonisme mis à part, le mouvement féminin est donc, sous la monarchie de Juillet, un effort pour hausser, par son éducation et ses privilèges, la bourgeoisie féminine au même rang que la bourgeoisie masculine. Pendant de longues années, en France, le féminisme conservera ce caractère bourgeois.