Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/31

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exerçant les prérogatives politiques, voire le commandement militaire qui sont une partie de sa propriété ; ni d’une Jeanne d’Arc surgissant brusquement de la guerre pour, incarnation de la patrie, entraîner le peuple sous ses étendards ; mais d’une simple bourgeoise qui, fonctionnaire, suit paisiblement une filière hiérarchique, à elle ouverte comme aux hommes et où ses talents seuls lui assurent des honneurs exceptionnels. Nul doute par conséquent qu’Amten n’ait eu, sous les premières dynasties du moins, de nombreuses émules.

Prétresse ou prophétesse d’autre part, l’Égyptienne peut aspirer à tous les honneurs sacerdotaux. Que lui manque-t-il donc pour avoir réalisé le féminisme intégral ?

Les droits civils et politiques de la Chaldéenne. — Tandis que, sur les bords du Nil, s’élèvent les Pyramides, de florissantes cités naissent sur le limon mésopotamien. Dans ces cités, républiques socialistes où règne la propriété collective, comme dans les petits royaumes, puis les vastes empires qui plus tard les embrassent, la femme vit libre et développe dans toutes les directions où il lui plaît son activité. En ce pays, où, sous la loi de Mahomet, la femme couramment vendue comme un bétail, sera tout au plus la bête de luxe, flattée et méprisée, elle est à l’aube de l’histoire une personne morale et juridique, dont l’indépendance est formellement reconnue par la loi. Mariée, fille ou veuve, elle dispose librement, tout comme la femme