Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/108

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pour qu’elles puissent conquérir tous leurs diplômes universitaires. La Charte, dit-elle, leur en donne le droit et, d’ailleurs, les femmes suivent déjà, sans que personne songe à protester, les cours du Collège de France et ceux du Jardin des Plantes.

Pour d’autres, au contraire, pour tout le groupe féministe chrétien, « l’éducation doit être graduée selon l’âge, les facultés, le sexe[1] », et l’homme et la femme doivent être élevés « suivant la différence de leur nature par des moyens particuliers ». Alors que chez l’homme les facultés intellectuelles prédominent sur les facultés affectives, c’est pour les femmes tout l’opposé. Ce qu’on doit donc développer de préférence chez elle, c’est le sentiment[2], entendez le sentiment religieux ; ce qu’il faut avant tout, c’est, chose trop négligée, donner à la jeune fille, une véritable vie morale. D’où, comme le fait entrevoir un article de la Démocratie

  1. Le Conseiller des Femmes, 23 novembre 1833.
  2. Eugénie Niboyet, dans le Conseiller des Femmes, 2 août 1834.