Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/169

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D’après la Gazette des Femmes, le sexe faible doit, pour faire triompher ses revendications, se servir des moyens légaux que la Charte met à sa disposition, c’est-à-dire la pétition et le journal. « Tout autre moyen… est illégal et abusif[1]. » Nous avons vu en effet la Gazette des Femmes multiplier les pétitions. Mais celles-ci restent vaines, et, sous couleur de commenter la Charte au point de vue de la place qu’y tiennent les femmes, la Gazette n’hésite pas à leur donner ce conseil : « Si les lois ne concernent pas les femmes, la femme ne doit pas obéissance aux lois[2]. » Elle a donc le droit de refuser de payer l’impôt personnel et les patentes. Aucune femme ne paraît avoir été tentée de recourir à ce moyen extrême.

V

D’ailleurs, s’il est impossible aux femmes de modifier d’elles-mêmes les lois qui les

  1. La Gazette des Femmes, 1er  juillet 1836.
  2. Ibid., août 1836.