Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/22

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accorde une certaine pitié. « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! » En revanche, il se tait sur la faute de l’homme, qui est déjà trop facilement pardonné.

Le féminisme aurait déjà joué un rôle important dans la civilisation contemporaine, s’il n’avait fait que démontrer à notre sexe, au jeune homme particulièrement, la nécessité de pratiquer pour son propre compte le self control[1], la maîtrise de son imagination et de ses sens.

La notion du « couple citoyen » qu’Enfantin a portée si haut, en la substituant à celle de l’individu isolé, apparaît très belle, très logique et très féconde. Il faut de plus en plus traquer le célibat, le diminuer sinon l’exclure aussi bien dans la vie que, si j’ose le dire, dans les idées. L’effort mental qui n’est que de l’homme, comme celui qui ne serait que de la femme, est incomplet, unilatéral, stérilisé d’avance. Il est dit dans un vieux livre de la sagesse antique, Le Zohar, que seul le nom d’ « homme » doit être donné « à un homme et à une femme unis

  1. Le Couple futur, chez Fayard.