Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/270

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À côté de ce groupe de journaux qui représentent un effort malheureux, mais sérieux se placent quelques autres feuilles qui vécurent « ce que vivent les roses » et n’apportèrent ni contribution nouvelle ni aide sérieuse aux théories féministes. Ce sont le Volcan (mars 1848), par la citoyenne Bassignac ; l’Enfer et le Paradis du Peuple (2 avril), rédactrice Mme de Beaufort ; l’Amour de la Patrie (10 avril), dirigée par Mme Legrand. Tous ces journaux sont de petit format, bien imprimés (en particulier l’Enfer et le Paradis du Peuple).

Faisons une place à la République des Femmes, « journal des cotillons ». Ce journal satirique, ou qui a la prétention de l’être, rédigé tout en vers (fort mauvais) et surmonté d’un frontispice qui veut être très artistique[1], réclame pour les femmes non pas l’égalité, mais la suprématie, et déclare une guerre implacable au « sexe barbu ».

  1. On y voit, assis sur des nuages, une collection de chérubins laïques coiffés du bonnet phrygien, et se livrant les uns à la peinture, les autres à la musique, symbole sans doute du bonheur qui régnera sur la terre quand les femmes gouverneront.