Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/340

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tait-il, il ne suffit point de faire des femmes des électrices et des éligibles. Il faut changer les bases de la société. » — « Alors, riposte l’Opinion des Femmes par l’organe de Jeanne Deroin, pour rendre heureux les prolétaires, il n’était pas nécessaire qu’eux non plus fussent électeurs. » Puisqu’il faut changer les bases de la société, la femme doit siéger à l’Assemblée pour y discuter, au mieux de ses intérêts, sur quelle base doit se faire ce changement. L’idéal de l’homme, avait dit le Peuple, c’est la cité ; l’idéal de la femme, c’est la famille. Mais, répond l’Opinion des Femmes, l’homme aspire à la famille, la femme peut donc aspirer à la cité. Enfin, le Peuple ayant terminé par cette phrase malencontreuse : « nous ne comprenons pas plus une femme législateur qu’un homme nourrice », l’Opinion des Femmes répliqua fort bien, en demandant à Proudhon de lui montrer « les organes propres à la fonction de législateur ».

L’Opinion des Femmes était secondée, en cette circonstance, par de puissants alliés. La Démocratie pacifique inséra la lettre où