Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/353

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vue plus juste des choses l’amena dans la pratique à l’antiféminisme.

Tous les autres, loin de porter avec modération et prudence leurs efforts vers un but déterminé, comme tendent de plus en plus à le faire nos féministes, ont voulu aborder par tous ses côtés une question dont la solution complète amènera des changements sociaux plus grands que n’en produisirent jamais les révolutions.

Les circonstances furent rarement plus défavorables. Comment attendre d’un gouvernement conservateur comme celui de Juillet, hostile même à toute réforme du régime politique, le prélude d’un pareil bouleversement ? Et dans la période suivante elle-même il fallait l’aveuglement d’Eugénie Niboyet pour croire sérieusement « les temps venus ». En 1848, la question féministe n’était pas, ne semblait pas surtout au peuple et aux gouvernants, une question vitale.

Comment donc aurait-elle pu leur tenir à cœur, en ces troubles années de la deuxième République, où tant de questions vraiment vitales se débattirent ?