uniquement à un officier de paix. Il lui sembla que, dans l’installation de ces familles sans foyer, occupation ménagère s’il en fut, une femme pouvait donner au représentant de l’autorité d’utiles conseils. Le commissaire de police et le maire du xvie arrondissement, d’ailleurs féministes zélés, surent le comprendre et donnèrent carte blanche à la secrétaire générale de l’Union. Celle-ci partit des principes suivants : il faut que les réfugiés retrouvent à peu près comme chez eux la vie de famille, il ne faut pas en s’occupant d’eux indiscrètement, empiéter sur leur indépendance.
Or la vie en troupeaux dans des salles immenses est incompatible avec l’une comme avec l’autre. Madame Brunsehwig se mit en campagne et réussit à trouver les locaux nécessaires à l’organisation qu’elle rêvait. La première maison fut fournie par madame Carnot et l’on put loger d’abord 25 réfugiés. Ce n’était rien encore, mais infatigablement, madame Brunsehwig battit le rappel, elle a aujourd’hui à sa disposition 7 immeubles qui lui permettent d’hospitaliser 5 à 600 personnes. Ces immeubles sont divisés en deux catégories, dans les uns des chambres, dans les autres, de petits appartements. Le mobilier, la literie, le linge, furent donnés dans les mêmes conditions que les immeubles. L’allocation — et de nombreux secours supplémentaires — permettent aux réfugiés de pourvoir à leur entretien, à leur nourriture ; et tous, l’ouvrier dans sa chambre, le bourgeois dans son appartement, retrouvent l’image réduite du foyer familial.
C’est le foyer lui-même que Mme Jules Siegfried,