naître et à goûter l’un des aspects charmants du génie de la France. On peut penser que, sans traiter officiellement de la guerre, elle a pu affermir les hommes politiques et les intellectuels dans leurs sympathies latines. — Des adhésions, des encouragements en effet arrivent assez nombreux d’Espagne aux deux sociétés de propagande. On peut dire cependant qu’en Espagne les résultats n’ont pas répondu à l’effort accompli.
En Roumanie, une féministe, Mme Jane Nemo, fait, à l’automne de 1915, une longue série de conférences où elle traite à la fois du féminisme et de la guerre. La reine Marie, Hélène Vacaresco, Mme Thomas Jonesco l’écoutent et conversent avec elle. Comme l’Italie, la Roumanie est un terrain déjà favorable. Mais en un pays où tant de femmes ont conquis une renommée intellectuelle, l’opinion féminine a pu peut-être compter pour quelque chose dans le mouvement national.
Les États-Unis ont été, pendant toute la guerre, le théâtre d’une active propagande, nécessaire pour contrebalancer l’influence allemande encore puissante auprès des sociétés féministes.
C’est ici surtout que le rôle de nos féministes a été prépondérant. Des lettres n’ont cessé de s’échanger des deux côtés de l’Atlantique où nos féministes exposaient sur la guerre le point de vue français. Des conversions ont pu se faire alors et dans bien des lettres émanées de Boston ou de New-York j’ai pu lire des vœux pour la victoire des alliés. Pour compter et coordonner les sympathies américaines autant que dans un but industriel, Mlle Thonson et la Vie féminine ont organisé à la