Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/170

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le village ne veut assurer le service du courrier entre le Ban de Laveline et Saint-Dié. Avec un courage digne d’un soldat, la receveuse décide de l’assurer elle-même. Sous une grêle d’obus, elle parcourt journellement le chemin à bicyclette, risquant sa vie à chaque minute. Un jour, prise sous une rafale particulièrement violente, elle doit rester plusieurs heures dans un fossé ; l’orage passé, elle reprend avec calme son chemin.

À Houplines (Nord) on apprend au début d’octobre l’approche des Allemands.

La receveuse des postes reçoit de ses chefs l’ordre d’évacuer. Mlle Deletèle n’en fait rien mais se contente, en attendant l’arrivée de l’ennemi, de mettre sa comptabilité et ses valeurs en sûreté.

Le 10, elle affronte avec courage les Allemands qui envahissent le bureau, la menacent de mort et que son calme impressionne. « À partir du 17 elle supporte le bombardement. Le bureau ayant été fortement endommagé par le feu de l’ennemi, elle se réfugie à l’hospice civil où 4 personnes sont tuées à ses côtés. Elle reprend le service le 23 octobre et depuis, le fait assurer sous des bombardements qui font de fréquentes victimes. »

Citons encore Mlle Duvinage qui, receveuse intérimaire à X…, se trouva seule dans le village « après le départ prématuré de la receveuse » et ne consentit à partir que sous le feu de l’ennemi, alors que tout le monde avait depuis longtemps quitté le village. Elle abandonne son poste avec désespoir et pour peu de temps. Au bout de quatre jours, elle rentre avec les premiers éléments français.

Plus tard, à Arras, Mlle Peutel suit ces nobles