Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/188

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« Le 4 septembre, pendant la nuit, les 121e et 122e régiments wurtembergeois y firent leur entrée en brisant les portes des maisons et en se livrant à un pillage effréné qui devait se continuer pendant le cours de la journée suivante » [1].

Il faut, comme la bonne fortune en advint à un journaliste, entendre la « bonne sœur » raconter simplement ses belles actions. « Les troupes françaises, sous la pression des Allemands, ont dû abandonner Clermont le 4 septembre. Tous les habitants et même le maire (je l’excuse car c’est un vieil homme très fatigué et qui s’était beaucoup surmené pendant la mobilisation), avaient quitté la ville. Les autorités militaires françaises vinrent me prévenir que je devais, sur le champ, partir aussi.

J’ai demandé :

Pouvez-vous faire évacuer les vieillards dont j’ai la charge ? Je ne partirai pas sans eux.

Malheureusement cela n’avait pas été prévu. Je restai donc avec mes sœurs, à mon poste. »

Encore une fois c’est une femme qui arbore la fière devise « Je maintiendrai » ; encore une fois c’est une femme qui, dans la cité abandonnée, représente la France.

« Je fis alors, poursuit sœur Gabrielle, un petit tour dans la ville déserte. Les dernières troupes françaises venaient de passer. Les rues étaient vides. Seul, courbé sur le sol, un malheureux petit fantassin gisait, pâle, pâle, presqu’inanimé : « Mon pauvre petit, lui ai-je dit, il

  1. Livre Rouge.