qu’isole la crise de la famille, qui n’ont pas ou qui n’ont plus de foyer.
La crise de la natalité dont nous souffrons tant en France ne vient-elle pas autant, plus même, d’une crise du mariage que des mariages inféconds ?
Les conditions de la vie moderne sont devenues telles que la charge d’une famille, de plus en plus lourde désormais est une perspective faite pour effrayer un homme qui ne se sent pas les épaules robustes et l’âme bien trempée.
Les études documentées des sociologues, les exhortations des hommes d’État, comme la rhétorique sentimentale des poètes ont été sans force contre cet état d’esprit venu lui-même d’un fait économique inéluctable : la difficulté pour l’homme de créer une famille si la femme ne participe à l’entretien par sa dot, ses appointements, son salaire.
Cette crise du mariage en France a, il est facile de le voir, des conséquences mondiales. N’est-elle pas une des causes ou des occasions de la grande guerre ?
Pour les femmes, elle a habitué beaucoup d’entre elles, privées de l’appui qui les avait si longtemps soutenues, à s’orienter seules dans la vie et à se créer par elles-mêmes « une situation ».
Les progrès de l’instruction des femmes ont aplani un peu le chemin vers l’indépendance. En 1836 est créé l’enseignement primaire des filles ; à la fin du second Empire est organisé pour elles un enseignement secondaire ; dans les trente dernières années, l’enseignement supérieur ouvre à son tour ses portes. La diffusion des