lumières dans le monde féminin a pour très heureux résultats de permettre à des femmes, par les carrières commerciales et bureaucratiques, un gagne-pain modique mais relativement facile. Mais, comme il y eut beaucoup d’appelées et peu d’élues, elle a créé la déclassée. C’est un type qui, n’existant pour ainsi dire au siècle précédent, se multiplie dans la société moderne et augmente encore le nombre des isolées, c’est-à-dire de celles qui, comme l’homme, doivent non plus par leur mari ou leurs enfants, mais par elles-mêmes, tenir une place dans la société.
Enfin, on ne saurait passer sous silence l’influence du mouvement féministe. Celui-ci est à la fois l’effet de la place plus grande prise par les femmes dans la société et la cause de nouvelles revendications. Amenées de plein gré ou par force dans un milieu nouveau, celui des âpres luttes économiques, les femmes se sont vite aperçues qu’aux doléances communes à tous les travailleurs elles devaient ajouter leurs plaintes particulières : ne recevaient-elles pas dans un même métier des salaires inférieurs à ceux de leurs camarades, n’avaient-elles pas pour défendre leurs intérêts des armes moins puissantes étant privées du point d’appui électoral ? « A travail égal salaire égal » telle est leur formule et le droit de vote est nécessaire pour la faire triompher !
Si sous la Révolution française les femmes réclament le droit de vote pour conduire vers le mieux les destinées du pays, les féministes du xixe siècle y voient surtout un moyen d’améliorer leur propre destinée en vertu de l’axiome formulé par M. Viviani : « Les législa-