Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/310

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la règle, la petite propriété l’exception, il a fallu chercher des ouvriers agricoles pour de vastes domaines. Tâche moins facile que d’amener chaque femme a travailler sur son lopin de terre.

Si dans le Nord, cependant, dit le Common Cause un grand nombre de femmes se sont présentées, il n’en fut pas de même dans le Sud où leur expérience agricole était moins grande.

Pourtant on parvint à recruter dès l’été de 1915, un certain nombre d’ouvrières agricoles. Mais le trait le plus curieux est l’ardeur avec laquelle les jeunes filles des villes se sont portées vers les travaux des champs. À ces volontaires masculins fournis par les lycées et collèges qui, en France ont rendu tant de services, se sont ajoutées en Angleterre, les élèves de tous les collèges et institutions de jeunes filles qui, à l’envi, se sont dirigées vers les fermes comme vers une distraction, un repos, une œuvre de salut national.

Les jeunes sportswomen ont laissé le tennis, le golf, le canotage pour les travaux des champs. On les a vues conduire la charrue, atteler les chevaux, mettre le blé en meules et en gerbes, porter au marché les légumes et les fleurs.

En même temps les principales sociétés féminines, envoient partout des émissaires qui prêchent aux femmes de quitter le foyer « pour prendre la herse et la charrue ». Une campagne est organisée pour le recrutement de 40 000 femmes qui, soldats pacifiques, porteront l’uniforme vert orné de la couronne royale ». Le gouvernement fait entrer des femmes dans les Comités agricoles