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Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/321

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une étroite camaraderie… L’homme vis-à-vis de la femme est débonnaire et attendri ». D’une façon générale « le jeune empire russe est beaucoup moins assujetti aux traditions, aux règles, aux routines, aux préjugés » que les peuples d’Occident. Il en résulte qu’aujourd’hui, comme dans le lointain passé, l’Amazone n’est pas, n’apparaît pas anormale. « La présence d’une femme dans l’armée n’étonne pas. On la constate comme un fait qui ne saurait motiver des commentaires sans fin…, des paysans armés et réunis en bataillon respecteront spontanément des jeunes filles, les jeunes femmes instruites, venues de leur propre mouvement se joindre à eux ».

Ces considérations nous expliquent aisément que sans trop de difficultés, des femmes aient pu, de toutes les contrées de l’immense empire, de toutes les profondeurs mystérieuses de sa forêt humaine, rejoindre les armées du Tsar.

Un curieux chapitre serait à écrire sur la mobilisation des femmes en Russie. Comment réussirent-elles à gagner les formations combattantes ? De bien des façons diverses qui témoignent de leur ingéniosité.

« Le règlement interdit aux femmes d’entrer dans l’armée russe. Mais la permission personnelle du Tsar, certains liens de parenté, certaines circonstances, peuvent faire fléchir ce règlement ». Ainsi Apollona Isoltswa, fille du colonel Isoltsef, ne voulant pas se séparer de son père, obtint qu’il l’acceptât comme volontaire dans son propre régiment. Ainsi la femme d’un major russe s’engage dans le régiment, dans la compagnie de