Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/329

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s’engage dans la même compagnie en se donnant pour son frère.

« Pendant la poursuite des Autrichiens dans la forêt de Kosenicz, dit un journal russe, leur compagnie fut obligée quelquefois de faire 40 verstes par jour souvent dans des marécages profonds jusqu’à mi-cuisses. À Csenstochovo, ils se trouvèrent dans les tranchées sous un feu de shrappnells continu qui dura deux jours. Pendant une attaque de front, la jeune femme avança côte à côte avec son mari, et ils furent blessés tous les deux. »

La bravoure de celle-ci s’explique par l’amour conjugal. En voici une autre au tempérament aventureux des guerriers d’antan, mue par le seul attrait de la gloire et du danger. C’est Kira Alexandrovna Bashkirew, élève à l’école supérieure de Vilna. Sous le nom de Nicolas Popoff, elle s’engage en octobre, dans un régiment d’infanterie et prend part à plusieurs reconnaissances très dangereuses. Le 8 décembre, elle s’engage dans un corps sibérien de bons tireurs où elle reçoit le commandement des éclaireurs de la cavalerie attachés à l’État-major de la division. Dans une reconnaissance de nuit, le 20 décembre, elle fit preuve d’un courage si extraordinaire qu’elle reçut l’ordre de Saint-Georges. Plus tard, on découvrit que Nicolas Popoff était une femme et on décida de la renvoyer à Vilna. La jeune fille s’arrangea pour s’échapper en chemin et pour rejoindre un autre régiment. Là elle fut encore blessée et évacuée sur un nouvel hôpital où s’arrêtèrent pour l’instant ses aventures…

À la même époque Mlle Tomilasky, fille d’un colonel