Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/51

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Toutes les bonnes volontés sont admises. Un classement par métier, capacités physiques et intellectuelles sera le point de départ des postes qui pourront être confiés aux énergies offertes.

La Ligue ne peut s’engager par elle-même à donner des emplois, ni argent, ni aliments mais usera de son influence pour que ce but soit atteint.

Les listes une fois dressées portant nom, prénom, lieu de naissance, âge, profession des Enrôlées seront portées au gouvernement en corps silencieux et fiers avec ces seuls mots :

Nous voici, disposez des Enrôlées Françaises.

Vice-présidente fondatrice de

La Ligue des Enrôlées Françaises.

Jack de Bussy
femme de Lettres.
9, rue Rataud.

L’idée semblait pratique et susceptible de féconds développements. Comme la plupart des idées neuves elle eut peu de succès : Indifférence de l’opinion, silence de la grande presse, abstention des pouvoirs publics, ne permirent pas à Mme  de Bussy de suivre son œuvre. Le départ de sa fondatrice pour l’un des hôpitaux de la Croix-Rouge termina sa vie éphémère.

Cependant le 4 août, M. Viviani que des années de féminisme militant ont convaincu du rôle éminent de la femme s’adresse ainsi aux femmes françaises :

Le départ pour l’armée de tous ceux qui peuvent porter les armes, laisse les travaux des champs interrompus ; la moisson est inachevée ; le temps des vendanges est proche. Au nom du gouvernement de la République, au nom de la nation tout entière groupée derrière lui, je fais appel à votre vaillance,