— Non ! quel miracle ! s’écriaient les loqueteux, Samm-laou le pouilleux, Samm-laou le brigand devenu curé ! Gwerc’hez Vari ! Est-ce possible ?
Samm-laou, modeste, expliquait son avancement.
— J’étais sacristain, disait-il.
— Un jour il sera pape, affirma un colosse couvert de plaies factices. Au son de cette voix, Samm-laou poussa son cheval. Il avait reconnu son ancien rival, le grand Léonard de Saint-Herbot.
— Mords-le, rugit le cavalier à son coursier.
Alors Krav-Rëor se précipita sur l’individu et d’un coup de la dent qui lui restait lui trancha l’oreille.
— Bourlogod ! s’esclaffa Samm-laou.
— Alors, mon garçon, ça s’est bien passé ? interrogea le brave recteur de La Feuillée lorsque le sacristain eut rejoint la cure.
— Très bien.
— Et tu crois qu’ils ne me rappelleront plus à leur retraite, hasarda timidement le bonhomme.
— Ah ! de ça vous pouvez être sûr. Dormez sur les trois oreilles, répliqua Samm-laou qui pensait à celle de son ennemi.
— Deo gratias ! répondit le prêtre.