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VIE DE MOHAMMED.
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est la foi que j’agrée de votre part (159). Abou-Bekr pleura lorsqu'il entendit ces paroles, car il pensait qu’après l’accomplissement de la grâce elle ne pouvait plus que décroître, et que le ciel annonçait ainsi au prophète que sa mort était proche. Le prophète, s’étant rendu sur le mont Arafa (160), fit une al- locution dans laquelle il donna aux hommes divers préceptes et leur dit : « O vous qui m’écoutez, sachez que la remise de « l’observation des mois sacrés est un surcroît d’infidélité (161). « Le temps, ayant accompli sa révolution, est revenu tel qu’il w était lorsque Dieu créa le ciel et la terre. Dieu a voulu que « les mois fussent au nombre de douze. » C’est ainsi que le prophète termina ce pèlerinage, qui fut nommé le pèlerinage d’adieu, car c’est le dernier qu’il ait fait. Il revint ensuite à Médine et y resta jusqu’à la fin de l’année ; puis on entra dans la dixième année de l’hégire.


Maladie du prophète.

Le prophète, de retour du pèlerinage d’adieu, ne sortit plus de Médine pendant tout le reste de la dixième année, plus le mois de moharrem, et la plus grande partie du mois de safar de la onzière. Ce fut, dit-on, deux jours avant la fin de ce dernier mois que commença sa maladie. Il était alors dans la maison de Zainab, fille de Djahsch, car il passait tour à tour une nuit chez chacune de ses femmes ; son état ayant empiré le jour qu’il se trouva dans la maison de Maimouna, fille de Harith, il assembla toutes ses femmes et leur demanda à être soigné dans la maison de l’une d’elles. Elles y consentirent, et on le porta dans la maison d’Aiescha. Malgré la gravité de sa maladie, il pressait le départ d’une expédition dont il avait confié le commandement à sou affranchi Oçama, fils de Zeid. Voici ce que la tradition rapporte d’après le témoignage