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VIE DE MOHAMMED.

d’Abd-Menaf, fils de Zobra, fils de Kelab, fils de Morra, fils de Caab, fils de Loway, fils de Ghaleb, fils de Féhr ce dernier est de même que Koreïseh (3).

Abdel-Mottalib avait demandé en mariage à Wabb, qui était alors chef des Benou-Zobra, sa fille Amina, pour son fils Abd-allab. Le mariage ayant été accompli, elle mit au monde le prophète de Dieu un lundi 10° jour du mois de rebi eb-aoual, dans l’année même de la guerre de l’Éléphant ; ce dernier événement avait eu lien au milieu du mois de mobarrem, dans la quarante deuxième aunée du règne de Kesra Anouscherwan (4), huit cent quatre-vingt-un ans après les victoires d’Alexandre sur Darius, et treize cent six ans après Bokht-Nasr (Nabuchodonosor).

El-Hafidh Abou-bekr el-Baïbaki, de la secte de Schafeï, rapporte, dans son livre intitulé les Preuves de la prophétie, que le septième jour de la naissance du prophète, son aïeul Abd-el-Mottalib fit, à son intention, égorger un chameau et invita les Koreïschites à en prendre leur part. Le repas fini, ils dirent à Abd-el-Mottalib : « Eh bien ! ce fils, en l’honneur duquel tu nous as traités, comment l’as-tu nommé ? — Je l’ai nommé Mohammed ; répondit-il. — Qui a pu, reprirent les Koreïschites, le faire préférer ce nom à ceux portés dans ta famille ? — C’est que j’ai voulu, dit Abd-el-Mottalib, que mon petit-fils fût glorifié par Dieu dans le ciel et par les créatures de Dieu sur la terre ».

Le même Hafidh dit aussi, d’après des traditions qu’il fait remonter jusqu’à Abbas, que le prophète vint au monde tout circoncis et n’étant point tenu par le cordon ombilical. À cette vue, son grand-père, frappé d’étonnement et d’une sorte de respect, s’écrit : « Certes, ce fils aura une grande destinée. » D’après d’autres traditions que Hafidh fait remonter à Makhzoum ben-Hani el-Makhzoumi, qui les tenait