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VIE DE MOHAMMED.

Lorsque les Koreïschites apprirent l’issue de cette affaire et virent que l’Islamisme se propageait dans les tribus, ils se liguèrent contre les Benou-Haschem et tes Benou-Abd-el-Mottalib, promettant de ne faire avec eux ni alliance, transaction, puis ils écrivirent ce pacte sur un feuillet qu’ils placèrent dans l’intérieur de la Caaba comme garantie de leur résolution. Dès lors Tes Benou-Haschem, tant infidèles que Musulmans, se réunirent autour d’Ahou-Taleb et se réfugièrent avec lui dans une gorge de montagne, à l’exception d’Abou-Lahab (37), fils d’Abd-el-Ozza, fils d’Abd-el-Mottalib, qui se rangea du parti des Koreïschites : Il avait pour femme Omm-Djemil, fille de Harb, sœur d’Abou-Sofian, qui partageait sa haine pour le prophète, C’est elle que Dieu très-haut surnomma le porteuse de bois, parce qu’elle allait porter des épines dans la route que le prophète devait parcourir. Les Benou-Haschem, et avec eux le prophète de Dieu restèrent dans cette gorge environ pendant trois ans.

Cependant les fugitifs d’Ahyssinie ayant entendu dire que les habitants de la Mecque s’étaient convertis à l’Islamisme, revinrent au nombre de trente-trois hommes ; mais lorsqu’ils furent proches de la ville, ils apprirent que la nouvelle était fausse, en sorte que pas un d’entre eux n’entra à la Mecque, si ce est dans le plus profond secret. Parmi eux étaient Othman, fils d’Affan, Zobeïr, fils d’Awam, et Othman, fils de Matoun.


Abrogation du pacte.

On rapporte que le prophète de Dieu dit un jour à Abou-Taleb : « O mon oncle, mon seigneur a livré aux vers le feuillet écrit par les Koreïschites, et il n’y ont laissé que les noms de Dieu. Tout ce qui était l’expression de sentiments