Page:Aboulféda - Vie de Mohammed - traduction et commentaires par Desvergers, 1837.pdf/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
VIE DE MOHAMMED.

injustes et hostiles en à disparu. » Abou-Taleb se rendit aussitôt près des Koreïschites et leur fit connaître les paroles du prophète en ajoutant : « Si cela est vrai, abstenez-vous de rester séparés de nous ; si c’est un mensonge, je vous livrerai le fils de mon frère. » Ils en demeurèrent d’accord, puis ils allèrent regarder le feuillet, et la chose était ainsi que l’avait dit Je prophète, Cela causa aux Koreïschites un vif dépit, mais du moins une grande partie d’entre eux abolirent ce pacte par lequel ils avaient éloigné d’eux tes Benou-Abd-el-Mottalib.

Mort d’Abou-Taleb.

Abou-Taleb mourut au mois de schewal de la dixième année écoulée depuis la mission prophétique. Lorsque sa maladie eut pris an caractère de gravité, le prophète lui dit : « Récite-le, à mon oncle (c’est-à-dire le témoignage de la foi musulmane), afin qu’au jour da jugement il me soit permis d’intercéder en ta faveur. — O fils de mon frère, répondit Abou-Taleb, si ce n’était la crainte des injures et l’idée qu’attraient les Koreïschites, que je n’ai cédé qu’à la peur de la mont, certes je prononcerais la formule du témoignage. » Lorsqu’il fut sur le point de cesser de vivre, il se mit à remuer les lèvres, et Abbas ayant approché son oreille, S’écria : « Par Dieu puissant, à mon neveu, les paroles que tu fui avais prescrites, il vient de les prononcer, » Le prophète dit alors : « Louange à Dieu qui t’a guidé dans la bonne voie, à mon oncle ! »

L’origine de ce récit remonte au Fils d’Abbas (38) ; mais la tradition la plus générale, c’est qu’Abou-Taleb mourut infidèle. Parmi ses poésies en voici une d’où l’on pourrait induire qu’il avait foi dans le prophète de Dieu :