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VIE DE MOHAMMED.

Expédition contre les Benou-Koraizha (96).

Le lendemain matin le prophète, s’éloignant du fossé, revint à Médine, et les Musulmans déposèrent les armes. A l’heure de midi l’ange Gabriel apparut au prophète et lui dit : « Dieu « l’ordonne de marcher contre les Benou Koraizha. » Moham- med aussitôt donna l’ordre à un crieur de faire cette procla- mation : « Que tous ceux qui entendent et qui obéissent ne « fassent point la prière de l’Asr (97) avant d’être sur le ter- writoire des Benou-Koraizha. » En marchant contre eux le prophète envoya en avant Ali, fils d’Abou-Taleb, auquel il avait confié son étendard. Le prophète vint camper auprès de l’un des puits appartenant à cette tribu, et ses soldats vinrent successivement l’y rejoindre. Plusieurs arrivèrent A lorsque la nuit était déjà close, et ils ne firent pas ce jour-là la prière de l’Asr, parce que le prophète avait dit que personne ne la fit avant d’être arrivé sur le territoire des Benou- Koraizha le prophète ne leur fit aucun reproche de cette omission.

Il assiégea les Benou-Koraizha pendant vingt-cinq jours ; puis au moment où l’issue du siège devenait pour eux plus menaçante, Dieu fit descendre la crainte dans leurs cœurs et ils se rendirent à discrétion. Comme ils étaient alliés aux Be- nou-Aws, ceux-ci demandèrent au prophète de vouloir bien leur accorder la liberté ainsi qu’il l’avait fait à l’égard des Be- nou-Kainoka, alliés des Benou-Khazradj, à la prière d’Abd- Allah, fils d’Obayy, fils de Saloul, le traître. Le prophète leur demanda s’ils s’en rapporteraient au jugement de Saad, fils de Moadh, qui était leur chef, et ils y consentirent, ne dou- tant pas que sa décision ne fût favorable aux vaincus ; en con- séquence il fit appeler Saad. Ce chef avait été blessé dans la