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VIE DE MOHAMMED.
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et furent aidés dans cette expédition par une troupe de Koreischites. La trêve jurée fut ainsi rompue par le fait de ces derniers. Ils ne tardèrent cependant pas à se repentir de cette infraction aux traités : Abou-Sofian, fils de Harb, vint à Médine pour renouveler la trêve, et se rendit chez sa fille Omm-Habiba, femme du prophète. Là, il voulut s’asseoir sur le tapis qui servait de lit au prophète, mais elle le roula pour qu’il ne pût s’en servir. Il lui dit alors : « O ma fille, me trouves-tu done indigne d’y prendre place (126) ? » Ce tapis est celui du prophète, reprit-elle, et tu es souillé d’idolâtrie. » « Tu as perdu l’esprit depuis que tu m’as quitté, » lui répondit son père. Il alla ensuite trouver le prophète, lui parla et n’en obtint aucune réponse. Il se rendit de là auprès des principaux compagnons de Mohammed, tels qu’Abou-Bekr, le véridique, et Ali ; mais ce fut en vain qu’il les entretint du motif de sa venue, ils ne lui répondirent pas un mot à ce sujet. Il reprit ensuite le chemin de la Mecque et raconta aux Koreischites ce qui lui était arrivé.


Prise de la Mecque.

Le prophète, ayant fait des préparatifs de guerre, résolut d’aller attaquer les Koreischites dans la Mecque avant qu’ils ne fussent instruits de son dessein ; mais Hateb, fils d’Abou-Baltaa, leur écrivit une lettre pour leur faire connaître les intentions du prophète et en chargea Sara, affranchie des Benou-Haschem. Dieu révéla ce fait à son prophète, qui envoya à la poursuite de Sara Ali, fils d’Ahou-Taleb, et Zobeir, fils d’Awam. Ils l’atteignirent bientôt et lui prirent la lettre dont elle était chargée. Le prophète fit alors venir Hatch en sa présence et lui dit : « Qui a pu te porter à cette action ? « Certes, répondit Hateb, je suis croyant, et je n’ai pas changé