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VIE DE MOHAMMED.

ma religion ; mais j’ai parmi les infidèles une famille, des enfants, et n’ayant pas de tribu pour les défendre, j’ai voulu me les attacher par un service. » Omar, fils de Khattab, s’écria : « C’est un traître ! permets-moi de lui couper la tête. » Mais le prophète répondit : « Dieu savait sans doute ce que feraient les guerriers de Bedr lorsqu’il a dit : « Faites ce que vous voudrez, votre pardon vous sera accordé. » Le 10 du mois de ramadhan de la huitième année, le prophète sortit de Médine, suivi des Mohadjériens, des Ansariens et autres Arabes qui formaient, lorsqu’ils approchèrent de la Mecque, une armée de dix mille hommes.

Abbas, monté sur la mule du prophète, sortit du camp,. se disant en lui-même : « Peut-être trouverai-je quelque bûcheron ou quelque autre personne qui puisse apprendre aux Koreischites que le prophète marche contre eux et qu’ils doivent venir près de lui se soumettre à l’Islamisme, sous peine de périr jusqu’au dernier. » « Je cheminais (et main « tenant c’est Abbas qui parle) lorsque j’entendis les voix d’Abou-Sofian, fils de Harb, de Hakim, fils de Hazain, et de Bodail, fils de Warka des Benou-Khozaa. Ils étaient sortis de la Mecque pour aller à la découverte, et je m’écriai : « Holà ! Abou-Hantala (c’est-à-dire Abou-Sofian). Holà ! « Abou-Fadhl, est-ce toi ? » répondit Abou-Sofian. Je répliquai : « C’est moi. » Et Abou-Sofian reprit : « Qu’y a-t-il ? que le ciel conserve tes jours aux dépens de ceux de mon père et de ma mère ! Quelle nouvelle ? » Je repris Le prophète « marche contre vous à la tête de dix mille Musulmans. » Que dois-je donc faire ? » dit Abou-Sofian. « Monte sur ma mule, lui répondis-je, et je demanderai ta grâce au prophète ; sinon il te fera trancher la tête. En effet, il monta a en croupe derrière moi, et nous nous dirigeâmes vers le prophète. En chemin, nous rencontrâmes Omar, fils de