de sa garde d’élite appelée el-Khadhra (127), et composée de Mohadjériens et d’Ansariens tellement couverts d’armes qu’on ne voyait que leur prunelle. « Qui sont ceux-là ? » me dit Abou-Sofian. « C’est, lui répondis-je, le prophète de ieu entouré des Ansariens et des Mohadjériens. » Il me dit alors « La royauté du fils de ton frère est une grande royauté. » « Malheur à toi ! lui répondis-je ; ne sais-tu pas que ce n’est pas un roi, mais un prophète ? » « C’est vrai, me dit-il. »
Le prophète donna l’ordre à Zobeir, fils d’Awam, d’entrer
à la Mecque avec une partie des troupes par le côté de Koda.
A Saad, fils d’Abbada, chef des Benou-Khazradj, il ordonna
d’entrer avec une autre partie de l’armée par la colline de
Kada ; mais il commanda ensuite à Ali de prendre à la place
de Saad l’étendard, signe du commandement, et de pénétrer
dans la ville ; car il avait appris que Saad avait dit : « C’est
aujourd’hui le jour du carnage, le jour où rien ne sera respecté. »
Quant à Khaled, fils de Walid, il reçut ordre d’entrer
avec ses troupes par le bas de la ville. Tous ces corps
d’armée pénétrèrent sans combattre, ainsi qu’ils en avaient
le commandement précis ; si ce n’est toutefois que Khaled,
ayant rencontré un corps de Koreischites qui l’attaquèrent à
coups de flèches et s’opposèrent à son entrée, il les repoussa
et en tua vingt-huit. Le prophète en ayant été instruit s’écria :
« N’avais-je pas défendu tout combat ? » Mais on hi dit que
Khaled ne s’était battu qu’après avoir été attaqué, Deux Musulmans
périrent dans cette affaire. La reddition de la Mecque
eut lieu un vendredi, dix jours avant la fin du mois de ramadhan.
Le prophète pénétra dans cette ville et la soumit
par la force des armes. Telle est l’opinion de Schafei, mais
Abou-Hanifa prétend qu’il s’en rendit maitre par capitulation.
Dieu ayant ainsi courbé la tête des Koreischites sous la