Page:About - ABC du travailleur, 1868.djvu/154

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principe, l’individu fait légitimement tout ce qui lui plaît, pourvu qu’il ne nuise à personne. Son droit n’a pour limite que le droit d’autrui. La seule barrière qui l’arrête est l’inviolabilité des autres hommes, respectable et sacrée au même degré que la sienne.

Donc il est naturel et juste que je choisisse entre tous les travaux utiles celui qui s’accommode le mieux à mes facultés ; que je produise les biens qu’il me plaît de produire, que j’en consomme ce que je veux, et que j’échange le surplus, de gré à gré, contre les biens qui me semblent préférables.

Cette déduction est si logique qu’on est presque honteux de l’écrire pour l’enseignement d’un peuple éclairé.

Mais il y a dans l’ordre moral, comme dans l’ordre physique, des mines aussi vieilles que le monde et découvertes depuis hier. L’or a dormi longtemps dans les placers de la Californie avant d’éblouir l’Europe et l’Amérique ; la véritable notion du droit a sommeillé longtemps dans les profondeurs de la conscience avant d’éclairer le genre humain.

Songez donc que depuis l’origine des siècles jusqu’au jour où nous agitons ensemble cette grande question, il y a eu des esclaves ici-bas ! Des escla-