nouveaux efforts et l’amènent par cela seul à s’élever incessamment au-dessus de lui-même : c’est l’histoire du progrès dans l’humanité.
On a beaucoup parlé, depuis deux ou trois ans, d’un brave homme qui vit en sauvage dans les forêts du Var. Il est intéressant, comme maniaque, et les efforts qu’il fait pour réduire ses besoins méritent l’attention qu’ils obtiennent. Mais cet estimable demi-fou prend la civilisation au rebours. Consommer peu de chose et produire zéro, ce n’est pas s’élever au-dessus de l’humanité, c’est se rapprocher de la bête. Ce pauvre diable a beau se restreindre au strict nécessaire, il nous vole, car il mourra insolvable et il ne remboursera point à la société les sacrifices qu’elle a faits pour lui.
Say dit excellemment que l’homme le plus civilisé est celui qui produit le plus et consomme le plus. Comparez l’Indou fainéant qui travaille un quart d’heure pour gagner une poignée de riz et vit toute une journée là-dessus, et l’ouvrier anglais qui consomme de la viande, des légumes, de la bière, de la laine, du gaz, du charbon, des métaux, et produit en conséquence. Lequel des deux ajoute davantage au capital du genre humain ?
Si vous voulez vous rendre compte des besoins que la civilisation a fait naître en vous et des ressources qu’elle vous a créées, supposez que toutes