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STRASBOURG.

En ruminant ces graves questions, je suis arrivé sur la place du Dôme. On dit que les Prussiens, lorsqu’ils entrèrent dans la ville, furent tout étonnés de voir la cathédrale debout. « Comment ! disaient-ils, nous n’avons pas fait plus de mal ? » Il est certain que la beauté de l’édifice survit entièrement au désastre, quoique mille et mille détails aient péri. Les grandes choses comme celle-là valent surtout par leur ensemble, et notre esprit les voit telles que l’artiste les a conçues, sans s’arrêter outre mesure aux lacunes de l’exécution. Mais lorsqu’il faudra tout remettre en état, remplacer les statues que les obus ont dénichées, refaire les angles écornés, réparer les dentelles de pierre, renouveler ces merveilleuses colonnettes qui sont tombées en mille morceaux sur le pavé de la place, nos ennemis rendront justice à M. Krupp, et avoueront que le canon d’acier est un destructeur sans rival.

Le culte catholique est encore en possession des autels que Louis XIV lui a donnés par la capitulation de 1681 ; mais, patience ! je serai bien surpris si l’empereur Guillaume, en mémoire de Louis XIV, ne les rend pas un de ces jours au culte réformé.

Les Allemands ont installé la direction des postes impériales dans les bâtiments de l’École de médecine militaire. Strasbourg regrettera long-