contents de l’expérience. Ce n’est pas un courant continu, c’est une marée.
« Il ne nous est resté jusqu’ici que des fonctionnaires, oiseaux sur la branche, et un bonhomme d’aubergiste qui n’a ni voyageurs, ni meubles, ni argent, ni crédit, et qui probablement fermera boutique avant d’ouvrir. À Strasbourg, à Mulhouse, à Colmar, quoiqu’on rencontre tous les cent pas une propriété à vendre, je doute que les vainqueurs aient fait emplette de dix maisons en tout. Leurs marchands de tabacs et de cigares, qui se flattaient d’exploiter nos pays comme une Californie, grâce à la suppression du monopole, ont loué des boutiques par centaines, et les plus belles qu’ils ont pu trouver. On en compte 450 dans la ville de Strasbourg, où la régie n’avait pas ouvert trente débits. Ils se ruinent par la concurrence, outre que le gouvernement prussien s’est fait marchand lui-même pour écouler 18 millions de tabacs volés ou conquis. Et, comme leurs produits sont détestables, comme on se ferait une loi de n’en point acheter, fussent-ils excellents, comme les bons Français ne fument que les tabacs et les cigares de la régie nationale, tous ces californiens vont droit à la faillite et n’encaissent que des protêts.