Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/101

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eux. Tous les cinq ans, vous vous présenterez avec eux à l’élection communale, et je mesurerai votre mérite au nombre de voix que vous obtiendrez. Si vous n’avez pas su vous faire aimer de la commune, tant pis pour vous ! Nous vivons dans un siècle où l’on ne gouverne pas les gens malgré eux.

« Voilà, cher monsieur Bousingot, un préfet qui a le sens commun. Je n’en sais pas beaucoup, mais j’en connais quelques-uns de cette étoffe. Le ministre de l’intérieur, qui est un esprit très-fin, a donné à tout son personnel une impulsion excellente. Ce n’est pas sa faute si le vieil élément récalcitrant et tenace, est encore en majorité dans les préfectures et les mairies. Les hommes d’autrefois s’acharnent à maintenir la vieille centralisation politique, tout se tient à leurs yeux ; l’État doit être éternellement une vieille machine savante et compliquée, dont tous les engrenages sont solidaires les uns des autres. Il faut, au nom des vieux principes, qu’un gamin ne puisse faire la nique à M. le garde champêtre sans outrager la majesté du trône. La politique nouvelle tend à renfermer son action dans la sphère politique ; elle voudrait laisser à l’initiative individuelle tout le terrain dont l’État n’a pas besoin pour manœuvrer.

« Rien ne serait plus tranquille et plus charmant que la commune affranchie de toutes les tracasse-