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LA GRÈVE.

Ce n’est pas moi qui me suis mis en grève samedi dernier. J’avais rempli consciencieusement mon devoir hebdomadaire, mais peut-être avais-je expédié de mon village quelques-unes de ces vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Dans un journal composé d’éléments homogènes, comme celui où j’ai l’honneur de travailler pour vous, tout le monde est d’accord sur les questions de principes, mais on peut s’entendre un peu moins sur l’opportunité des choses. Les collaborateurs de Naples, de Turin, de Bordeaux, de Saverne (car nous sommes un peu partout), jugent un événement avec les mêmes yeux que les rédacteurs de Paris. Il n’y a pas deux façons d’envisager le bien et le mal, où tout le monde a l’esprit droit et la conscience sévère. Mais le possible et l’impossible sont choses que chacun apprécie à sa manière, selon le point de vue qu’il a choisi.

L’habitant d’une petite sous-préfecture éloignée