Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/246

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avouez que les frères Davenport sont moins adroits dans leurs paris que dans leur armoire.

Ils parient 10 000 francs que M. Robin ne pourra pas les imiter exactement en se servant des accessoires qui leur sont familiers. Ils exigent de plus que l’honorable prestidigitateur obtienne exactement les mêmes résultats, de la même manière et dans le même espace de temps. N’est-ce pas avouer que M. Robin pourrait faire les mêmes tours avec d’autres instruments, ou avec quelque variante, ou si on lui donnait quelques minutes de plus ? Que devient le surnaturel ? Où prenons-nous les esprits familiers de la maison Davenport brothers and Co ?

Je le crois parbleu bien, que M. Robin, après une seule leçon, n’atteindrait pas du premier coup à la perfection des maîtres. Voilà douze ans que ces messieurs s’exercent à leur petit jeu, et ils veulent qu’on les égale au pied levé, sans une seule répétition !

Une autre imprudence, mais grave. Pourquoi dire en termes formels : « Nous consentirons pour une fois seulement à nous rencontrer avec lui ! » Vous refuseriez donc de recommencer deux fois, dix fois, cent fois une séance qui vous rapporte 10 000 fr. ? À quel prix comptez-vous travailler cet hiver dans les soirées du grand monde ?

On donne mille francs à nos plus grands artistes, et ils sont fort contents. Et vous êtes « venus d’un