Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/315

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connaît, et ne se risque qu’à bon escient. On rencontre à Paris plus d’autorisations en quête d’un capital que de capitaux à la recherche d’une autorisation.

Si la consommation du papier imprimé décuplait en un jour, tous les typographes se trouveraient dix fois plus riches, du soir au matin, ou du moins votre métier arriverait à nourrir dix fois plus de monde. Ce phénomène très-désirable est-il subordonné à la multiplication des brevets ? Non, car vous connaissez tel brevet qui fait vivre plus de mille individus, et tel autre qui ne sert pas même à faire végéter trois personnes.

Avant que tous les imprimeurs à brevet occupent autant de bras que M. Lahure, M. Claye, ou M. Dubuisson ; avant que tous les journaux munis d’une autorisation fassent vivre autant d’ouvriers que le Siècle et le Moniteur, le progrès a de la marge. Les neuf dixièmes des brevets existants sont à peu près stériles : il est plus simple de les féconder que d’en créer de nouveaux plus stériles encore. Pour une imprimerie en plein rapport, combien en comptez-vous, même à Paris, qui ne font rien ? Pour un journal qui fait fortune, on en voit dix qui tombent après avoir mangé beaucoup d’argent.

Aucune restriction n’interdit aux imprimeurs de noircir dix fois plus de papier dans l’année et d’employer par conséquent dix paires de bras au lieu d’une. Donc la typographie parisienne, malgré