Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/318

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admettent les femmes dans leurs ateliers. Très-vraisemblablement ils se priveraient de leurs services si elles travaillaient moins bien que l’homme ou si elles se faisaient payer plus cher.

Vous assurez que non-seulement elles rendent les mêmes services que vous, mais encore qu’elles travaillent au rabais. Le fait est contesté ; n’importe, je l’admets, et je dis encore qu’elles sont dans leur droit si elles travaillent au rabais, et l’imprimeur qui les emploie est dans son droit aussi bien qu’elles. Le rabais, que vous mettez au rang des monstres dévorants, est le fruit naturel de la concurrence. Il est aussi le principe du bon marché.

Pourquoi les livres et les journaux se consomment-ils aujourd’hui en quantités incalculables ? Pour deux raisons : vous savez la première, c’est que le nombre des lecteurs a doublé. La seconde est la réduction des prix, le rabais qui s’est produit sur le papier imprimé.

Les éditeurs, qui se font concurrence, abaissent à qui mieux mieux le prix des livres. Les journaux, qui se font concurrence, abaissent le tarif de leurs abonnements jusqu’à la dernière limite du possible.

Les imprimeurs, vos patrons, qui se disputent la clientèle des éditeurs et des journaux, vendent votre travail au rabais ; il est donc naturel qu’ils