Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/356

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lysera tel scrutin quasi miraculeux, telle explosion du suffrage universel, il sera constaté qu’un refrain populaire et une image d’un sou ont fait plus de besogne, à un moment donné, que tous les arguments de la politique.

L’homme ne crée pas les forces ; mais lorsqu’il en a découvert une comme l’électricité, la vapeur et la poudre, il doit s’en rendre maître et la tourner au bien. L’imagerie populaire est une force. Quelques industriels l’ont deviné, mais il ne me semble pas qu’ils en aient trouvé l’emploi et le maniement du premier coup.

M. Pinot, imagier de l’Empereur, en m’adressant la collection de ses produits, m’a prévenu qu’il commençait à peine la révolution qu’il médite. On ne le voit que trop. Cependant le progrès est incontestable. Je me rappelle les soldats que nous achetions il y a vingt-cinq ans pour les enluminer ; ils étaient presque grotesques. Aujourd’hui les enfants de la campagne et de la ville peuvent se procurer, au prix d’un sou la feuille, un véritable musée de l’armée française. Toutes les armes y sont, et tous les grades, et tous les mouvements de soldat, très-convenablement rendus. On y trouve en supplément plusieurs corps de troupes étrangères, des Polonais, des Cosaques, des Chinois. L’éditeur a poussé une pointe dans l’archéologie ; il est allé chercher les hommes d’armes de Char-