Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

terait suffirait encore amplement à jeter dans le peuple une notion telle quelle du vrai beau.

Cela viendra, j’en suis certain. Il faut d’abord que l’éditeur se rende un compte exact de son rôle. Il doit se mettre en tête qu’il est un des instituteurs primaires du peuple français. Cette révolution pacifique que M. Duruy entreprend au ministère, que Jean Macé poursuit énergiquement dans les bibliothèques communales, que les Barral, les Meunier, les Pouchet activent en vulgarisant les sciences ; cette grande œuvre d’éducation que les savants, les écrivains, les publicistes, les orateurs, cinq ou six mille hommes de progrès ont prise à tâche, un modeste éditeur d’Épinal peut la seconder puissamment.

M. Pinot ne fait ni bien ni mal quand il édite à plusieurs millions d’exemplaires le Juif Errant, le Conscrit de 1810, M. de la Palisse, l’histoire de Peau d’âne, le Roi Dagobert, Barbe-Bleue, Grenadier, que tu m’affliges, Au clair de la lune, Il pleut, bergère, Adélaïde et Ferdinand et le Chat de la mère Michel. Ces publications ne nous feront marcher ni en avant ni en arrière ; elles n’introduiront pas une idée neuve sous le crâne des paysans ; j’ajoute que malgré la bonne intention de l’éditeur, le dessin des nouvelles lithographies n’apprendra pas au peuple à distinguer le beau du laid. Mais il serait utile et généreux d’intercaler entre ces antiquailles mal