Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/361

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ments ? Je parie tout ce qu’on voudra que la spéculation serait bonne et que peu de chaumières refuseraient d’acheter la France et le département, si on les leur offrait ensemble pour deux sous. Essayez seulement, et l’affaire ira si bien que vous ne vous en tiendrez pas là. Vous ferez dans deux ans les cartes des divers chemins de fer, dans quatre ans, celles des fleuves avec leurs bassins, et de fil en aiguille vous arriverez à vulgariser la géographie nationale. Moyennant quoi, vous trouverez un nouveau débouché dans les écoles primaires et même chez nombre de messieurs, à la ville.

Quiconque a essayé d’apprendre quelque chose à un enfant a senti le besoin d’une littérature puérile, c’est-à-dire élémentaire et pittoresque à la fois. Et pourtant un homme de bien, outillé comme l’est M. Pinot, et décidé comme lui à faire œuvre pie, pourrait combler cette lacune en deux ou trois ans. Vingt images à un sou pièce apprendraient aux jeunes Français un million de choses intéressantes, utiles, honnêtes, que la plupart risquent d’ignorer jusqu’à la mort. Et cela coûterait vingt sous ! Et l’éditeur ferait fortune !

Supposez, par exemple, qu’on rassemble sur une page tous les animaux domestiques du pays ; sur une autre les animaux nuisibles ; sur une autre les animaux utiles en liberté, tous ces persécutés de